jeudi 26 mars 2009

Lettre d'Alain Refalo du 23 mars

(extraits)

Au vu de ses éléments, je considère désormais que le rapport de confiance professionnel qui devrait nous lier est rompu. Je vous informe donc que je ne souhaite plus votre présence dans ma classe à compter de ce jour, surtout s’il s’agit de constater une nouvelle fois ce que vous savez déjà et que j’assume pleinement. Je vous ferai gagner une heure sur votre temps précieux et mes élèves n’auront plus à me demander : « Pourquoi est-ce que l’inspecteur vient encore dans la classe ? »

Ces visites répétées dans ma classe, les différents rapports que vous m’avez transmis, vos justifications des sanctions financières et professionnelles qui m’ont été infligées constituent une forme de « harcèlement » moral et professionnel que je décide aujourd’hui de dénoncer en tant que tel. Je vous informe que j’ai décidé de m’adresser à un conseiller juridique pour faire valoir mes droits en la matière afin que cesse cette pression permanente qui, forcément, à la longue, porte atteinte à la sérénité de mon travail.

Monsieur l’inspecteur, j’en appelle à votre conscience, à votre responsabilité et à votre humanité. Cessez de trahir votre mission première qui est de soutenir et d’encourager les enseignants dans les classes. Refusez d’obéir à des ordres contraires à l’éthique de notre profession. Renoncez à écrire des rapports à charge qui ont pour objectif de discréditer un collègue. Ouvrez-vous au dialogue vrai sans vous réfugier en permanence derrière une argutie juridique déconnectée des réalités du terrain. Soyez loyal à votre hiérarchie, mais non servile !

Sachez, monsieur l’inspecteur, que le mouvement des enseignants désobéisseurs ne cesse de progresser. 2 650 enseignants du primaire sont en désobéissance ouverte et affichée. Il s’agit du plus important mouvement de désobéissance pédagogique que l’Education Nationale ait connu. A ce jour, la réponse de l’administration est soit de fermer les yeux (comme vous le faites pour un certain nombre de désobéisseurs sur la commune), soit de réprimer certains brutalement par des retraits de salaire et des refus de promotion. Cette incohérence témoigne que votre objectif n’est pas tant de savoir si les dispositifs que vous défendez sont réellement efficaces, que de vous assurez que l’ordre règne dans l’école par l’obéissance des enseignants aux injonctions de la hiérarchie et aux décrets absurdes du Ministère.

Ce mouvement ne faiblira pas, malgré les sanctions. Il est porteur d’une exigence éthique conjuguée à un volontarisme professionnel et pédagogique qu’aucun pouvoir ne pourra briser. Nous continuerons, avec le soutien des parents d’élèves, à défendre l’école publique, aujourd’hui menacée par des lois et des décrets scélérats. Nous ne faiblirons pas dans notre résistance. Plus vous nous sanctionnerez, plus nous désobéirons.

Notre mouvement n’est pas seulement un mouvement de contestation. Il se veut également une force de proposition. Nous attendons que la porte du dialogue s’ouvre avec les enseignants en résistance afin que la raison et la sagesse aient le dernier mot dans l’intérêt du service public d’éducation que nous avons l’honneur de servir.

l'intégralité, ici :

http://sauvons-lecole.over-blog.com/article-29517237.html




2 commentaires:

  1. Pourquoi, Madame la Blogueuse, ne pas avoir mis lettre dans son intégralité? IL s'agit là d'une prouesse philisophique de haute tenus dont tout le monde se devrait de profiter!!!
    Auriez- vous eu, noble blogueuse, de rassurantes et encourageantes nouvelles de quelque pair (directrice ou directeur) des écoles de Lunel, afin que notre Espouir de mettre à mal et à raison cette Mairie qui de fil à retordre nous donne?
    Par porteur spécial assurez une réponse afin que personne sur le chemin de la victoire ne nous surprenne et nous espionne...
    Veuillez agréer, Chère Blogueuse, l'expression de mon entier dévouement tout acquit à notre victoire...

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  2. Cher anonyme,
    si l'intégralité je n'ai pas mise, pour des raisons d'espace la décision
    j'ai prise.
    mais l'intégralité en lien y est, et la philosophie s'y reconnait.
    point de nouvelles de nos pairs, qui ne fassent vaciller le maire.
    droit au coeur me va votre dévouement, qui rejoint le mien pour votre camp !

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